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Mafias et argent

Pour les mafias internationales, le marché du faux est devenu une activité majeure, dont l’ampleur est désormais comparable aux trafics de drogue, d’armes ou d’êtres humains selon le premier rapport des Nations unies sur les liens entre contrefaçon et criminalité organisée, rendu public vendredi 14 décembre à Turin.

“Le coût de production d’un logiciel d’ordinateur copié est estimé à 20 centimes d’euros alors que son prix de vente peut atteindre 45 euros, ce qui représente un gain très supérieur à un gramme de cannabis vendu en moyenne 12 euros pour un coût de production de 1,52 euro”, peut-on lire à titre d’exemple dans ce document. Les peines encourues sont faibles et le secteur encore peu réglementé. Sandro Calvani, directeur de l’Unicri, l’institut des Nations unies spécialisé dans la recherche et l’information sur la prévention du crime et la justice, dont le siège est à Turin depuis 1968, a rassemblé les données de toutes les agences des Nations unies et des divers organismes, publics et privés, préoccupés par ce fléau. Les chiffres montrent une hausse spectaculaire des trafics de produits contrefaits ou pirates : les articles saisis par les douanes en Europe sont passés de 68 millions à 128 millions d’unités entre 2000 et 2006, soit une progression de 88 %. Si le luxe, l’habillement et la chaussure subissent des dommages essentiellement économiques, la santé et la sécurité des consommateurs sont en jeu lorsqu’il s’agit de médicaments, d’aliments, et de pièces pour l’automobile ou l’aviation. Le marché de la contrefaçon est essentiellement dominé par les Triades chinoises, les yakuzas japonais, la Camorra napolitaine et la mafia russe, expliquent les auteurs du rapport. “Cette activité a une double fonction pour ces organisations criminelles, écrivent-ils. C’est une source de financement pour d’autres activités illégales, et un moyen de recycler l’argent sale.”

metier-securite.fr, 15 Dec 2007

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